A Milan, on enseigne dehors depuis déjà une centaine d’années. L’an passé, lors d’une journée d’échange sur l’éducation en plein air au Tessin, le directeur d’une école milanaise, Francesco Muraro, a raconté la longue expérience de son école, caractérisée par son emplacement dans un parc urbain et par sa participation à des projets innovants.
par Amina Elia
Ecole en plein air, outdoor education, enseigner dehors, sont des termes et des pratiques qui ont gagné du terrain ces dernières années dans les environnements scolaires, extrascolaires et dans la recherche. Probablement aussi en raison de la pandémie de Covid-19 qui, d’une part, nous a poussé·es à rester souvent à l’intérieur et, d’autre part, nous a appris que les espaces ouverts facilitent moins la transmission des virus et améliorent le bien-être. Cependant, l’école en plein air n’est pas une pratique apparue récemment.
Comme le montre la Casa del sole située dans le parc Trotter, où les élèves apprennent en plein air depuis une centaine d’années. L’institut a été fondé dans les années 1920 dans le but de créer un espace d’apprentissage pour les enfants les plus vulnérables de la ville de Milan, en pleine croissance. Poussés par l’idée que le plein air et le contact avec la nature favorisaient le bien-être des jeunes les moins aisés, les enseignant·es dispensaient une grande partie de leurs cours dans le jardin. En outre, une petite ferme avait été créée pour apprendre aux enfants à s’occuper des animaux. L’expérimentation des pratiques pédagogiques et l’ouverture à l’innovation ont caractérisé l’institut tout au long de son existence.
Dans les années 1970, l’école en question est devenue une école de quartier classique, tout en conservant sa structure particulière et sa proximité avec l’environnement naturel. En effet, l’école ne se compose pas d’un seul bâtiment mais de plusieurs pavillons dédiés aux différentes classes. Un héritage du passé qui reste une ressource précieuse car il facilite les pratiques pédagogiques à l’extérieur.
Actuellement, les élèves et les enseignants de cette école polyvalente ont la possibilité d’emmener leur classe en dehors de la salle de classe quand ils le souhaitent. Chaque classe a un accès direct au parc et reçoit du matériel spécifique. La ferme est toujours présente, à échelle réduite, et abrite des animaux avec lesquels les élèves peuvent apprendre à interagir. Cent ans plus tard, le plein air et le contact avec la nature continuent de favoriser le bien-être et l’apprentissage d’une petite partie de la jeunesse milanaise.
En outre, la diversité culturelle est aujourd’hui une caractéristique importante du quartier où se trouve l’école. Une quarantaine de nationalités sont représentées dans l’ensemble de l’école. À cet égard, des espaces ouverts et des lieux d’apprentissage aux caractéristiques différentes sont fonctionnels pour répondre aux divers besoins des classes. La preuve que l’idée visionnaire d’il y a cent ans porte ses fruits longtemps après et dans une société en constante évolution.
Cliquez ici pour plus d’informations sur l’école et son histoire (en italien).
Cet institut scolaire est notamment l’un des membres fondateurs du réseau national italien des écoles de plein air. Chaque école membre souscrit à l’accord commun de s’engager dans la conception de parcours éducatifs inspirés du plein air et dans la formation du personnel afin d’améliorer la qualité de l’offre éducative. En d’autres termes, il s’agit de créer une offre axée sur le bien-être de l’apprenant, qui renvoie les enfants au monde réel, caractérisé par des contextes complexes et authentiques, pour un apprentissage qui active à la fois le corps et l’esprit. Le réseau italien d’écoles de plein air a été créé en 2016 et compte aujourd’hui 25 écoles primaires publiques. Pour la Fondation SILVIVA, ce fut un plaisir d’entrer en contact avec cette réalité au-delà de nos frontières à l’occasion de cette journée d’échange.
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